Récits de course

Les chemins du Mont St-Michel – La Randonnée VTT

C’est toujours avec beaucoup d’excitation que je prépare une belle sortie comme les Chemins du Mont Saint Michel. Pour la deuxième année consécutive, je participe à cette doyenne. Et oui, l’an prochain, ce sera la trentième édition de cette traversée du bocage à la mer! Les Randonneurs Cyclotouristes du Val de Vère, cette association de bénévoles, oeuvrent d’une façon incroyable sur cette épreuve! Véritables passionnés de cette traversée, ils nous accueillent du début à la fin avec le sourire et les attentions à nos égards sont nombreuses.

Pourquoi j’ai choisi de me rendre sur cette épreuve? C’est vrai que nous ne sommes pas sur un cadre « compétitif », mais pour préparer une épreuve longue ou pour passer un WEC (WeekEnd Choc) c’est le top! Et même juste pour le plaisir car c’était un VRAI plaisir.

Plus d’un mois que je n’avais pas sorti le VTT ! Vendredi soir, retour à Tinchebray pour récupérer ma monture! Ce mois de stagnation ne lui a pas réussi car un de mes freins ne fonctionne plus! La panique, j’ai horreur de louper ou de faire une croix sur un événement auquel je voulais participer. « NEVER GIVE-UP », je retourne (par téléphone) l’ensemble des magasins de vélos de la région! Rien, personne n’a rien, je ressors avec un conseil, purger le système et voir ce que ça donne! C’est ce que je fais et ça fonctionne un peu mieux. Je pars avec un frein arrière à 50% de réactivité mais ça sera suffisant.

7H15 Samedi, je mange une banane, une cuillère à soupe de purée d’amandes complètes et un double Energy Diet avec du lait d’épeautre. Le rituel est rodé!

7H25, je pars de la maison de mes parents pour me rendre à Flers, un échauffement de près de 20 km que j’avale le plus rapidement possible. Le départ est à 8H15 et je suis « just on time »!

8H10, je passe à l’inscription à la piscine de Flers. L’organisation des chemins du mont est bien rodée, pas de queue et en quelques minutes, j’ai ma plaque de cintre (les attaches sont même fournies)!

8H20, briefing de départ, un hommage est rendu à un homme ayant participé à 17 éditions. C’est pour cette raison que je me suis intéressé à l’historique de cette randonnée. Je comprends mieux l’émotion de ces bénévoles.

8H30, Nous partons vers Larchamps qui sera le premier ravitaillement. Le choix de mon allure pour cette journée était toute choisie. Je me suis mis dans une allure ultra-endurance. Pas d’accélération violente, pas de montée en mode « ours ». Juste pédaler et gagner en fluidité pour s’économiser. Les 360 km de Domfront arrivent vite et chaque sortie doit être un entrainement pour cette épreuve hors norme qui mettra mon corps à rude épreuve.

L’organisation a ajouté une boucle supplémentaire cette année pour ceux et celles qui souhaitent allonger la distance. J’en fais évidemment partie. Après les premiers kilomètres entre Flers et Larchamps, nous repartons direction St Clair de Halouze pour cette boucle. Le balisage est « aux petits oignons », nous ne cherchons pas! Les chemins sont agréables car pas totalement secs mais le sol est meuble donc plus agréable.

Toujours plus ou moins seul, j’échange avec un groupe de vététistes venus de la région viroise. C’est l’avantage de sortir de la zone de compétition. Nous pouvons prendre le temps de discuter avec les gens. En terminant cette deuxième boucle, nous repassons au ravitaillement de Larchamps, je fais le plein en eau et je repars car niveau alimentation je suis autonome. Je repars avec un cycliste qui en est, lui, à sa treizième participation! J’écoute et j’apprends…

Le VTT est un milieu que je ne connais pas depuis longtemps, même si mon kilométrage est élevé depuis deux ans. Je n’ai pas beaucoup de retours d’expérience. Là où je pêche le plus, c’est dans la technique en descente. J’ai peur de me faire « mal », de tomber quoi! Je sais que la peur n’évite pas le danger mais se blesser sur une sortie ou sur un entrainement c’est quand même dommage! Alors je descends doucement mais surement. Je sais que la technique viendra avec les années et en la travaillant spécifiquement.

10H15, nous sommes sur la commune de Ger, ce sont des chemins que je connais bien et que j’apprécie. Dans une patte d’oie, je loupe le balisage et je m’engage dans un long chemin. Après 2 kilomètres environ en arrivant à la route entre Ger et Yvrandes, je me rends compte qu’il n’y a plus de balisage. Est-ce l’oeuvre d’une personne mal intentionnée ou mon attention qui m’a fait défaut? Je vais 300 mètres à droite, au prochain croisement à gauche et rien! Avec mon collègue, je décide de faire demi-tour. Je prends ça très bien, c’est une occasion supplémentaire de borner! En retournant sur mes traces, je me rends compte de mon erreur, le balisage est bien là et bien fait! Dans ce demi tour, je croise également quelques compères qui ont pris le même chemin, je leur indique que c’est une erreur, certains suivent, d’autres non.

C’est un plaisir de se tromper sur des chemins comme celui-ci! Les chemins creux du bocage normands sont intactes. Par endroit, les remembrements et l’agriculture intensive n’ont pas dénaturé le paysage. Alors j’en profite!

11H00, nous avons passé le ravitaillement de Ger et sommes maintenant en direction de Sourdeval où les autres concurrents vont manger, faire la mécanique sur les vélos pour être prêts à repartir l’après-midi.

12H00, arrivée à Sourdeval, je me fais pointer et je me dirige vers le bourg. Je vois qu’il y a un Utile. Je m’y arrête pour acheter quelques amandes car j’ai faim! Dans le concept de l’ultra-endurance, j’aime beaucoup cette part d’aventure! C’est une grande part de liberté, de choix et je remercie l’organisation de nous laisser cette liberté.

12H20, je reprends le vélo et je reviens sur mes traces. Rien d’excitant, c’est vrai, mais ça bosse le mental!

13H45, je me pointe au départ de Sourdeval, je demande de l’huile de chaîne à Patrick, le papa de Maud une amie! Erreur de ma part dans mon atirail un peu « light », il faut que je rajoute ça pour le lendemain! Du point de vue de l’alimentation, je continue dans la dynamique d’une nutri-bombe toutes les 45 minutes. Et ça marche! Je suis vraiment satisfait de cette recette!

14H00, nous sommes repartis et je reste sur des allures cool pour assurer les 4 prochaines heures! Je sais aussi que ce coin de Normandie est vallonné! J’en garde sous la pédale… Je repars néanmoins aux avant-postes pour ne pas bouchonner dans les bosses et garder une allure constante.

15H30, les chemins s’enchaînent les uns derrière les autres et je reste dans ma dynamique. Néanmoins, je suis en cours d’expérimentation d’une technique de respiration qui permet une bonne oxygénation! C’est intéressant et j’en ressens les bienfaits!

16H00, nous entrons en forêt de St Sever, magnifique! C’est la première fois que je découvre les lieux! Le soleil traverse les feuilles de hêtre et donne une ambiance lumineuse verte. C’est beau, je me régale.

17H30, j’arrive dans le timing prévu pour la galette et le bol de cidre! WELCOME in St-Pois! L’équipe de bénévoles est encore une fois de plus au top! C’est énorme de voire cette bienveillance envers nous! Je en tarde pas et je remonte la patate en direction du bourg puis en direction de St Michel de Montjoie pour repartir avec Flavie direction Tinchebray!

Une foie rentré, il faut manger, laver le vélo, récupérer et dormir! William me rejoint pour la deuxième partie de St Pois au Mont St Michel. Nous préparons les vélos sur la voiture. Car c’est toute une organisation! C’est le principe d’une sortie en ligne.

Dimanche 6H00, après une bonne nuit de sommeil, je me réveille avant que la sonnerie n’ait besoin de me lever! C’est bon signe! Hydratation, quelques positions de Yoga pour me réveiller et une séance de Compex pour « délasser » mes fibres! Et petit-dej’ en mode double ration d’Energy Diet avec du lait d’épeautre! Avec ça, je n’ai pas faim avant 13H00! D’ici là, on aura avalé les 85 km qui nous séparent du Mont!

7H45, nous arrivons à St Pois et nous retrouvons des têtes connues! Extra, j’aime échanger avant les départs! Je vois Cyril, un client qui me témoigne sa satisfaction vis à vis des quelques réglages alimentaires que nous avons vu ensemble quelques semaines auparavant. C’est super d’entendre ces retours! Accompagner les personnes vers leurs objectifs sportifs et pour qu’ils se sentent mieux dans leur quotidien est notre engagement et nous aimons tous avoir le sentiment du travail accompli. Je vois également Benoit et son fils en tandem! Sacrée monture, je trouve ce concept super pour partager des moments avec ses proches! Avec Flavie, nous y pensons pour nous balader.

8H15, le départ est donné et nous remontons doucement le peloton pour éviter de bouchonner. Malheureusement, je n’ai pas remis mon guidon droit la veille au soir! Obligé de s’arrêter pour faire de la mécanique! Du coup nous nous retrouvons en queue de peloton. Ce n’est pas grave, on travaille nos techniques de dépassement comme ça! En remontant, on tombe sur Benoit et son fils en tandem, nous les reprenons dans une bosse et dans la descente suivante j’ai pris une « rouste »! J’ai entendu le bruit et j’ai bien halluciné quand j’ai vu le tandem passer! Chapeau bas à l’équipage! Nous rattrapons également Cyril qui a crevé mais qui prend la roue et nous commençons à nous tirer la bourre jusqu’au ravitaillement! Quel trip!

10H00, le genou de William n’est pas en grande forme suite à un choc qu’il a pris sur la rotule, néanmoins ça fait deux heures que je fais le drapeau derrière lui! C’est bon de se faire tirer comme ça!

11H00, on commence à sentir l’aire iodé et à entendre les mouettes! Nous passons très rapidement à la base vie car nous n’avons pas de plateau repas. On remplit juste les gourdes et on repart au front! Il reste 40 km, c’est plat mais on a le vent dans le nez! En repartant nous prenons un malin plaisir dans une descente où nous pouvions sauter de traverse de chemin de fer en traverse. À mon habitude je concède quelques mètres à William mais quel kiff!

12H00, nous sommes sur le GR 22 en bord de mer, nous roulons près des moutons dans les prés-salés, c’est peu commun mais très agréable même si de rouler par moment dans les champs secoue un peu la canuche!

12H30, nous sommes au pied du Mont! Vidéo à l’appui!

13H00, nous arrivons à la salle des fêtes de Beauvoir où une fois de plus l’ensemble de l’équipe nous attends! C’est incroyable! Une organisation réglée comme du papier à musique. Nous buvons un « coup »  avec les bénévoles pendant que les vélos sèchent! Et oui car on repart même avec les vélos propres!

Une fois de plus, ces deux jours avec l’équipe de bénévoles du RCVV était parfaite! J’invite sincèrement les vététistes de la région à participer à cette organisation qui mérite notre soutien. En 2019, ça sera les 30 ans de cette traversée et j’ai cru comprendre en les écoutant que les bénévoles avaient l’intention de faire une grande édition pour la trentième et j’en serai!

Pour le côté entrainement, je comptabilise un total de :

  • 13 heures de selle en 31 heures.
  • 3700 m de D+.
  • 240 km de VTT
  • 10000 sourires!
  • Au moins 15 litres d’eau!

A bientôt!

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