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De Fontainebleau à Pitres en passant par le Touquet!

Construire une saison n’est pas simple. Entre les courses « coups de cœur », les « balades » avec les copains et les objectifs, il faut gérer les dominantes de développement et permettre à notre de corps de supporter les charges. L’enchainement de ces dernières semaines est pour le moins atypique! Je suis passé du Cross National des Sapeurs-Pompiers avec la délégation de l’Orne, au RAID du Touquet avec Arnaud pour terminer à Pitres, tout cela en cherchant à développer mes capacités d’endurance pour cet été.

La programmation

Définir des priorités :

Je pense qu’il ne faut pas vouloir jouer sur tous les tableaux. Il y a des capacités déterminantes à acquérir avant la saison mais ce n’est pas quelques jours avant de mettre le dossard qu’il faut essayer de les développer. Dans cet enchainement, j’ai cherché à développer mon endurance fondamentale tout en conservant « ma vitesse » par des piqures de rappel telles que le cross des sapeurs-pompiers. J’ai travaillé ma vitesse sur Janvier et Février. Le RAID, quant à lui, avait pour but de commencer à travailler l’endurance fondamentale tout en protégeant mes articulations car c’est un RAID multi-sports. Et terminer par le TDA sur un format de 25 km et 730 m de D+ qui combinait les deux capacités et qui venait également boucler 4 bonnes semaines de préparation.

Dans ces trois dossards, un seul était vraiment important au sens de la « compétition ». Le cross avec la délégation de l’Orne est un déplacement que j’affectionne mais je n’ai clairement pas les facultés pour me battre en tête de peloton. Quant au RAID, partager cette première expérience avec Arnaud fût très enrichissante. Nous développons un projet ensemble mais partager ses valeurs dans un sport d’équipe renforce encore plus les liens!

Les volumes d’entraînements :

Trois mots d’ordre pour moi : Progressivité, Diversité et Assimilation! Ces trois phases permettent à l’organisme de ne pas « saturer » que ce soit mécaniquement mais aussi psychologiquement.

Extrait du Journal STRAVA

Je vous parlais la semaine dernière de l’importance que je porte à l’entrainement en vélo. L’image ci-dessus illustre mes propos. Vous pouvez voir avec la flèche rouge l’augmentation de la charge d’entrainement sur trois semaines et ensuite une phase d’assimilation ou de surcompensation pour terminer sur le TDA. L’augmentation n’est pas aussi linéaire qu’il le faudrait mais je dois jongler entre mes différents emplois du temps. Idéalement, il faudrait partir sur une augmentation de vingt pour cent supplémentaires par semaine. Je pense que ce qu’il faut retenir c’est la progressivité et la diversité. Vous pouvez voir sur cette image le temps alloué à chaque discipline.

Fatigue, surentrainement :

Ce n’est pas simple quand on décide de faire sa programmation seul de savoir si on est dans le « vrai » ou alors si on crée de la fatigue qui, à force, conduit au surentrainement et à la blessure. Pour cela, j’utilise une application mobile qui est vraiment fantastique! En prenant votre fréquence cardiaque au lever, plusieurs fois par semaine, vous pouvez détecter une activité anormale de votre organisme. Cette application prend en compte plusieurs paramètres dont la rMSSD. Il s’agit de HRV4training. J’utilise cette application sur mon Iphone avec une ceinture cardiaque Bluetooth. Je vous en parlerai plus longuement dans un article dédié car, même si ce n’est pas compliqué,  il y a quelques notions à acquérir et il faut un bon recul sur les données pour pouvoir les interpréter. Tout cela pour vous dire qu’entre le papier, le plan d’entrainement, l’entrainement et ce que votre corps en fait, il y a « un monde »! Il faut rester à l’écoute car une personne qui progresse, c’est un organisme qui ne se blesse pas!

Le Trail des Deux Amants

La course :

Courir près de la maison est toujours plus simple: c’est déjà plus de sommeil, c’est un terrain plus ou moins connu mais surtout un partage d’émotions! Avec la Team Biostornormand nous avions prévu de nous retrouver sur le TDA pour partager une belle journée mais il n’en manquait qu’une, Nathalie, c’est pour le prochain!

Au réveil, j’ai pu prendre le temps de faire mon petit rituel, qui comprend une petite séance de yoga pour se mettre en appétit! J’ai décidé d’essayer de manger 1h30 avant le départ avec une nouvelle recette et pour faire plus simple… c’est pas simple! Deux bananes bien mûres, 450 ml de lait d’avoine et une dose d’Energy Diet Cappuccino, le tout mixé 45 secondes au blende. Et bien-sûr une hydratation avec un Yogi Tea « Positive Energy » dégustée avec une bonne cuillère de miel.

Arrivé sur le site, je croise bon nombre de têtes connues et je retire mon dossard dans la salle omnisports de la ville de Pitres. Quel accueil! Les structures du TDA sont vraiment bien dimensionnées et pas d’attente pour le retrait des dossards. Derniers petits préparatifs et direction 20′ de « Warm-up » car j’ai croisé deux ou trois fusées en prenant mon dossard et j’ai préféré assurer le coup!

9H00, c’est l’heure du départ, le soleil est présent, la ligne de départ est improvisée à quelques mètres de l’arche et le speakers décompte! C’est parti, et sur des allures de 10000m! C’est à ce moment que je suis content d’avoir trottiné 20 minutes avant le départ! Un premier kilomètre passe, nous nous retrouvons à trois dans des petits singles glissants mais l’allure ne mollit pas! Deuxième kilomètre, l’allure ne mollit toujours pas mais nous ne sommes plus que deux et les écarts se creusent derrière. Je ne me pose pas vraiment de questions et je suis l’allure imposée par Sébastien mais j’attends avec impatience la première « Patate » pour voir s’il maintient un tel rythme!

En regardant le record de l’épreuve la veille, je m’étais dis que c’était un super défi, car je le trouvais bien costaud!

Retour sur les bords de Seine après ce petit passage dans les singles avec une vue magnifique mais Sébastien ne me laisse pas vraiment le choix que de me concentrer sur mes pieds! Les sentiers de la TDA sont techniques et la pluie de la veille n’a rien arrangé… Il appuie toujours autant sur l’allure et je m’accroche en attendant les bosses. Une première se dessine… après quelques mètres, je passe en tête pour appuyer à mon tour le rythme. J’ai toujours cette idée de record en tête et je sais pertinemment qu’on ne fait pas ça seul…

Sébastien revient sur moi dans la descente et reprend les devants sur le plat avant qu’une nouvelle bosse se dessine, le scénario précédant se répète!

Nous passons le ravitaillement à la vitesse de l’éclair. Pour ma part, j’avais une petite gourde de 250 ml d’eau, ce qui m’a permis de m’hydrater tout au long des 25 km. Sébastien, quant à lui, attrape un verre d’eau et il reprend les devants dans un long faux plat technique. Je vois notre chrono et le but du record est cohérent et accessible. Reste à faire équipe le plus longtemps possible. Une longue descente nous amène sur une voie de chemin de fer, courir sur ces gros cailloux n’est pas chose simple, mais le travail de poses de pied des semaines précédentes paye!

Nous voilà au pied de la dernière grosse bosse, j’échange quelques mots avec Sébastien et je lui suggère de m’accrocher pour aller chercher ce record ensemble. En haut de la bosse, je me retrouve seul et je me rends compte que le chrono fond au soleil! Il me reste 6 kilomètres et 30 petites minutes pour l’accrocher! Je ne me retourne pas et je sais que les 4 derniers kilomètres sont plats. Sébastien reviendra sur moi à ce moment. L’occasion de dépasser les 25 km/h dans cette dernière descente, quel plaisir!

L’organisation est partout sur cette course! En descendant un chemin je croise des motards et ils me crient, « tu peux y aller on a vérifié le balisage »! Bref le pied!

Un long chemin de croix débute jusqu’à la ligne d’arrivée, je décide de ne rien lâcher et de me battre contre le chrono! A ma grande surprise, je tiens le 3’40 » au kilomètre sans trop grande souffrance sur les terrains peu techniques mais je sais qu’ensuite il y a de la boue, des virages, des arbres, bref c’est pas un final sur piste!

Je sors du sentier du bord de l’eau et je sais à ce moment-là que c’est bon pour le record, mais j’appuie encore un peu pour le fixer le plus bas possible!

1H51’38 », c’est fait, je passe la ligne en première position. Je vole un bisou à Flavie qui est venue me rejoindre pour l’arrivée, quelle fierté de prendre la première place devant elle! J’attends ensuite Sébastien pour partager son arrivée car je n’aurais jamais fais ça sans lui!

Merci à toute l’organisation du TDA pour cette très belle balade! Des bénévoles à toutes les routes, des VTT pour ouvrir devant nous et cela est plus agréable que de prendre les échappements d’un quad ou d’une moto! Des tables de massage avec des élèves kinésithérapeutes de l’école d’Évreux, des douches chaudes et j’en passe… bref, ils ont tout d’une grande! Amis coureurs de la région, je vous invite vivement à fouler les côteaux de Seine avec l’équipe du TDA!

Bonne continuation à tous pour votre saison!

 

 

 

 

 

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